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J’ai lu le livre Une simple lettre d’amour de Yann Moix

4 mai 2019

Je n’avais jamais lu un livre de Yann Moix, c’est en découvrant son futur poste de chroniqueur dans l’émission polémique ONPC en remplacement d’Aymeric Caron que j’ai pris connaissance de la sortie de son nouveau livre « Une simple lettre d’amour ».

Le peu de choses, extraits que j’avais pu lire dans un article du Figaro promettait un livre intéressant : « Les hommes ne savent pas aimer » ou encore « Pourquoi ne pas avouer une bonne fois pour toutes, que les hommes sont des tricheurs, des hypocrites, des manipulateurs, des cyniques, des lâches et des faux-monnayeurs, bref: des salauds ?
Dès lors qu’ils sont aimés, cela leur donne des ailes pour faire valoir cet amour dans d’autres bras, contre d’autres poitrines, entre d’autres cuisses» extrait d’une page de la préface que j’ai partagé sur Facebook et twitter qui rappelle étrangement une réplique d’ On ne Badine pas avec l’amour d’Alfred de Musset.

Un simple lettre d’amour est écrit par un homme de 27 ans à son ex

Une lettre d’amour qui est surtout un prétexte pour justifier sa rupture tout en racontant et analysant le début de la rencontre jusqu’à sa fin dans presque tous ses détails.
Mais aussi l’occasion pour Yann Moix de dresser un tableau psychologique des hommes qu’il généralise sûrement un peu trop par rapport à son cas personnel.

Le passage sur la séduction et la consommation est un des plus mémorables et instructifs

La plupart du temps je ramenais (je rapportais) une proie. Seuls quelques attardés, seuls quelques complexés s’imaginent encore qu’il est plus difficile de rentrer avec quelqu’un que de ne rentrer avec personne. Il n’y a que dans mes romans que je miaule, que je sanglote – tu le sais bien toi.
L’horreur, en vérité, réside dans le fait que je n’ai pratiquement connu que du succès. Quelle chose étonnante que la séduction : on s’y exerce finalement comme aux agrès ; Si bien qu’avec un entraînement sérieux, régulier, on devient aussi à l’aise pour lever des filles (pardon de te parler comme à un copain de régiment) que pour lever de la fonte. La difficulté devient vite de ne pas avoir à en gérer une quantité industrielle, car la quantité implique qu’on barbouille les troupes de plus grossiers mensonges. J’en aurai écrasé des créatures sous le poids de mes aberrations.

Et puis bien sur il y a ce passage sur l’infidélité des hommes

Les femmes détestent les hommes infidèles ; elles rêvent d’un amant qui reste, ne s’éparpille pas. Elles ne comprennent pas que ça n’existe jamais.Que cela relève non pas d’une impossibilité, non pas morale, mais biologique. L’infidélité, l’éparpillement ne sont pas des vices : ils font partie intégrante de la nature. Je sais bien que la biologie entend être matée par les rudiments de la civilisation et tous les solfèges du savoir-vivre : tu me diras que les gênes n’existent que pour être domptés par la coutume. Mais enfin mon désir me tue, me lacère, j’aperçois vivement que j’en suis la victime. 

(…)

C’est par lâcheté que j’ai passé autant de temps auprès de toi, par peur de me retrouver seule, harcelé par des moches. Peur de ne pas retrouver un hasard adéquat, un hasard de même nature que celui qui nous avait permis de nous rencontrer.

Mais tout comme ce fut le cas lors de la lecture du livre d’Eric Metzguer La nuit des Trente, on est surpris par la fin qui lorsqu’on y repense n’a rien d’étonnant finalement.
Un livre de plus que l’on recommande pour rentrer dans l’intime d’un homme qui sont malheureusement souvent peu éloquent à leur propos et leur ressenti.

Un roman pas très épais de seulement 142 pages qui m’a donné envie de me jeter sur son premier roman »Jubilations vers le ciel » publié en 1996 qui a obtenu le prix Goncourt où il évoque l’amour d’un homme de 12 à 80 ans pour une même femme.

 

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