Mes 4 années en couple avec un DJ, la drogue et les teufs

19 novembre 2014

Sort aujourd’hui le film Eden à propos de la « French Touch » musicale de ses débuts dans les années 90 à aujourd’hui.
Un sujet qui nous touche de près car en tant que trentenaires nous l’avons vécu de plein fouet.
Le film (un peu trop long) traite (superficiellement) autant de l’arrivée de la musique électro à Paris, donc des Dj’s, de leurs relations amoureuses et amicales mais aussi de la drogue.
Une histoire qui a donné envie à Vanessa de témoigner sur sa relation de plusieurs années avec son copain Dj qui se droguait.

Lorsqu’on s’est rencontré je n’avais que 18 ans, il était ma vraie première histoire.

Celui avec qui on fait beaucoup de premières fois

L’univers des teufs et de tout ce qui va avec m’étaient totalement inconnus. Pour lui c’était son monde et surtout sa passion !

Comme je l’ai fait dans toutes mes relations qui ont comptées, je me suis toujours intéressée pleinement à ce qui habitait l’autre.
Pour certains c’est le foot, les jeux vidéos ou encore les motos, lui c’était la musique. La musique techno.
Du soir au matin, il s’éclatait sur ses platines à produire, sampler des sons. Il m’apprenait les différents types de musique hard tek, tek, electro, garage… et me demandait mon avis sur ses derniers mix qu’il avait enregistré sur des cassettes et moi je lui faisais des jaquettes sur photoshop.

Je commençais à vraiment apprécier cette musique. Un de mes premiers cadeaux sera un vinyl des Daft Punk – HomeWork : 

Puis au bout de quelques mois, alors que je suis raide dingue amoureuse de ce mec et que l’on est à l’une de ses soirées pour jumper (danser à l’époque) je découvre l’existence de l’ecstasy, des plombs, des taz (ils ont toutes sortes de noms).

J’en avais vaguement entendu parler mais je n’en savais au final pas grand chose.

Là, je le découvre réellement sur le visage de mon mec avec les pupilles bien dilatées et surtout une mâchoire crispée (concrètement on appelle ça « se bouffer la gueule » j’en ai vu certains mastiquer des porte-clés en plastique pendant plusieurs heures pour éviter de grincer des dents).
Une des énièmes raisons pour lesquelles je n’y ai jamais gouté.

Le sujet de la drogue était arrivé assez rapidement dans notre relation. Ayant des amis et même de la famille qui le connaissait, ils m’en avaient tous parlé en me disant qu’il était connu pour prendre pas mal de prod’ (produits).

Mon mec m’avait donc naturellement promis qu’il n’en prenait plus et pouvait très bien s’en passer.

Naïveté, amour quand tu nous tiens, j’ai voulu y croire surtout vu comme on s’aimait et les moments qu’on partageait. Sauf qu’on ne tient pas plus de 12H de teuf non-stop sans rien prendre et en enchaînant pétard sur pétard.

Il n’a jamais vraiment arrêté et ça pendant presque 4 ans. 

Pire chaque années, je crois que sa consommation s’amplifiait et se diversifiait au fil du temps.
J’ai découvert des mots comme trip, micro-pointes, speed et ce truc qu’on voit que dans les films à l’époque type Scarface : snifer de la cocaïne.

Par amour et inexpérience, je suis restée 4 années aux côtés d’un très gros consommateur d’ecsta et de coke.
J’ai connu ces nombreuses nuits où il suait tellement que les draps étaient trempés et que je ne pouvais plus dormir à ses côtés (si mes souvenirs sont bons ceux-là étaient dû aux effets de la coke à haute dose).

J’apprendrai plus tard qu’il était à plus d’1g par jour

Il y avait celles d’après les ecstas où il grinçait des dents toute la nuit et finira même par s’en casser plusieurs.
Puis, il y a aussi les descentes plus fortes avec les trips (acides) et la grosse phase de déprime.
C’est là que souvent les potes passaient le dimanche à l’appart avec enchaînement de pétards et plusieurs bières.

Il y aussi la revente pour pouvoir consommer. Et les risques que j’encourais rien qu’en restant avec lui dans la voiture où il transportait les prods. 

En vain, après multiples prises de tête, mensonges qui ont pour beaucoup usé mes sentiments, j’ai fini par dire stop quand j’ai enfin compris que ce n’est pas pour moi qu’il arrêterait mais surtout pour lui si il avait envie.

Entre temps, un pote plus fragile psychologiquement que les autres est mort de toutes ses addictions dont l’alcool.

Ce témoignage pour dire qu’on ne change pas quelqu’un.

Il y a de belles histoires où certains avec l’amour ont un déclic et décrochent mais elles sont très rares. Et parfois, ils ont des moments de faiblesses et en reprennent encore occasionnellement à l’approche des 40 ans alors même qu’ils sont posés avec des enfants.
Ces addictions, consommations sont souvent à l’origine de quelques chose de plus profond et ce n’est pas juste l’amour pour une personne qui vont les résoudre.
Une chose est sûre maintenant dés que je rencontre un consommateur, je passe mon tour.

Pour toutes vos questions, je vous conseille de contacter Drogue info services.

  • the_husky
    13 juin 2016 at 8 h 21 min

    « Ce témoignage pour dire qu’on ne change pas quelqu’un. »

    La seule phrase par rapport à laquelle je ne suis pas d’accord.

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