Le syndrome de la mère et la putain

14 juillet 2022

Un syndrome qui n’en est pas vraiment un (comme celui de la princesse), mais une expression assez caricaturale pour définir un comportement souvent inconscient chez une certaine partie de la gent masculine. Appelé aussi parfois syndrome de « La vierge et la putain » ou encore « Madone et putain ».
Il est le principal message (avant la prostitution des étudiantes) que fait passer le film « Elles » avec Juliette Binoche qui nous a donné envie d’en parler.

Qu’en est-il exactement ?

Un seule phrase déjà entendue dans la bouche de certains hommes pourrait résumer l’ensemble :

« Non mais t’es dingue ma femme, elle va pas me sucer pour après embrasser mes enfants »
Après quelques recherches, il semblerait que des hommes distinguent donc deux types de femmes :

– La mère: la femme modèle exemplaire (à leurs yeux) guindée, sérieuse voir même coincée qu’ils projètent comme mère de leurs enfants.
– La putain: la femme ouverte, sexy, érotique qui ose montrer son envie. Elle recherche le plaisir autant pour le recevoir que pour le donner.

Après la mythologie et Echidna, la religion judéo-chrétienne n’a pas oublié d’ajouter son grain de sel ou plutot sa bène de chlorure de sodium :

En effet dans la bible, l’homme sert à la procréation et assure la survie et la protection de la famille.
La femme garantit l’éducation en bonne « mère » de ses enfants.
Ce n’est une épouse que dans les tâches ménagères et le devoir conjugal.

L’avantage d’avoir une femme qui ne peut pas être «  objet de désir », cela garantit à l’homme qu’elle reste(ra) à la maison.

Alors au fil des années, notre société a autorisé l’homme, à aller voir des prostituées pour ses besoins ou à faire de « petits écarts » avec des maîtresses, mais seulement tant que ces dernières sont considérées comme telles, ne risquant pas de remettre en cause l’équilibre familial.
Il parait que nous retrouvons cette dualité dans la bible avec La Vierge Marie et Marie-Madeleine.

Mais il ne suffit pas de remonter si loin ou d’avoir fait sa petite communion pour trouver des origines à ce mode de raisonnement.

Les réflexions quotidiennes de notre entourage (parents, frères, copains, collègues…) forgent ce sentiment :

« Ne mets pas de rouge à lèvres et de vernis à ongles, ça fait pute »
« Elle pense qu’à coucher, une belle salope »
« Regarde celle là avec sa jupe ras la salle de jeu, et ses yeux qui sentent la bite »

A ces réflexions constantes viennent s’ajouter une éducation où le sexe a été tabou, un sujet que l’on n’aborde pas.

Des mères qui ne dévoilent rien.
Certains (même les femmes) ont malheureusement gardé pour modèle de futurs femmes seulement ce qu’ils ont vu chez leurs mères.

Le résultat est qu’à l’âge adulte beaucoup d’hommes se retrouvent mariés à des femmes qu’ils ne désirent pas avec de véritables problèmes d’érection lorsqu’ils veulent assumer leur rôle conjugal.
Des hommes et des femmes avec des libidos au plus bas qui au mieux vont chercher ailleurs (dans la masturbation, vers des prostitués ou encore des maitresses) ce qu’ils n’ont pas dans leurs couples.
Et au pire, n’ont eu aucun plaisir sexuel depuis des années.

Leur femme, indésirable, ne peut exister que dans « la mère, celle qui n’est pas amante ». On apprend ainsi aux hommes à être amoureux de la femme respectable tout en étant attirés et excités par la putain qu’ils peuvent dans ce cas respecter moins.

Alors que faire avec ce paradoxe ?

Pour beaucoup d’hommes (nous l’avons lu dans ce texte), la femme idéale doit répondre à l’équation suivante : Amante = madone + putain + copine + sœur + mère (bon courage mesdemoiselles).
Nous dirions que mère + copine et amante sont déjà bien suffisant.

Cette femme doit inspirer de l’amour (voire de l’adoration), du désir, de l’amitié, de la complicité et apporter de la protection.

Alors, Messieurs si cela est réellement votre souhait, osez être avec votre femme un vrai amant. Heureusement, ils sont nombreux à l’avoir déjà compris.
Plutôt que de rechercher ailleurs ce que vous avez près de vous dans votre lit et « prête à tout »… enfin si vous n’aviez pas peur, si vous n’étiez pas dans la possession que « cet obscur objet du désir » ne vous échappe, faute de savoir lui apporter le plaisir et la jouissance tout simplement.

La difficulté reste pour nous les femmes aujourd’hui, de se positionner entre la mère et la putain sans être ni trop peu, ni pas assez et ça c’est encore un autre sujet.

  • Zoé
    12 février 2012 at 11 h 29 min

    Ce bon Dr Dietrich
    Lorsque vous mettez ce lien  » (nous l’avons lu dans ce texte) » : http://www.centre-mosaiqu[url]e.com/publications/13_la_madone_et_la_putain.pdf%5B/url%5D, il serait bon de préciser qui est l’auteur dudit texte, et quel est donc ce « Centre Mosaïque ». Après recherche, ce fameux texte est d’un certain Dr Dietrich, qui semble avoir une vision du couple et de la femme datant des années 50. Il semblerait que pour lui les « couples » sont nécessairement mariés, et que les maris devraient [i]apprendre[/i] à être des amants… Mais pour se persuader du retard de ce Dr Dietrich, il n’y a qu’a lire son article sur l’orgasme. Il paraît ignorer les découvertes sur l’anatomie du clitoris datant des années 90

  • Bridget
    12 février 2012 at 11 h 38 min

    Merci Zoé pour les précisions, nous avons fait le lien faie les textes, les personnes comme toi désireuse d’en savoir plus sur le Dr en question peuvent faire des recherches.

    Ici nous parlons d’un des effets de l’éducation et des effets de la société des années 50, ce « syndrome » heureusement ne concerne pas la majorité des hommes.

  • arthur
    14 mars 2012 at 13 h 18 min

    Bible et plaisir…
    Juste pour préciser : si le puritanisme du XIXe siècle a fait bien du mal à la capacité des occidentaux à prendre du plaisir, le Bible en elle-même ne condamne aucunement le plaisir sexuel (entre époux) :

    http://fr.wikisource.org/wiki/Cantique_des_cantiques

    « Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui ;
    il fait paître son troupeau parmi les lis. »

    « Mon bien-aimé a passé la main par la fenêtre,
    et mes entrailles se sont émues pour lui. »

    « Ta taille ressemble au palmier,
    et tes seins à des grappes.
    Je me dis : Je monterai sur le palmier,
    j

  • comlove
    6 juillet 2014 at 15 h 21 min

    Mais alors, comme expliquer à la « Madone » que notre regard sur elle est faux, comment peut-elle vous montrer son côté « pute » sans vous choquer tout en sachant ce que vous attendez, nous avons conçu comLove justement pour permettre aux 2 de mieux se connaître à travers leurs souhaits inavoués

  • oliv2
    31 juillet 2014 at 20 h 20 min

    Avant de caricaturer les autres sans aucune preuve, je fais remarquer que les hommes peuvent aimer toutes les femmes; mais, c’est la femme qui vient à l’homme, et elle se présente à lui et son absence est source de malheur

    Une femme qui ne sait pas aimer traite l’homme de tous les maux de la Terre, y compris du syndrome de la vierge…

    • Clémentine
      4 janvier 2018 at 13 h 39 min

      J’avoue…

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