Dépendante Passive ou pourquoi je tombe souvent et rapidement amoureuse

21 juin 2020

Vous êtes le genre de personnes à qui l’ont dit souvent « T’es encore amoureuse d’un nouveau ? », « mais à chaque fois c’est pareil tu t’emballes ! », « T’étais pas amoureuse d’un autre, il y a un mois ? ». Ce qui est certain c’est qu’on en a forcément croisé un, un jour ou l’autre et ce type de profil a une réelle explication psychologique.
Une aptitude à changer si rapidement l’objet de son intérêt est caractéristique des individus passifs-dépendants. Peu importe de qui ils sont dépendants, du moment qu’ils ont quelqu’un.
Peu importe leur identité, du moment qu’il y a quelqu’un pour leur en donner une.
En conséquence, leurs relations avec les autres sont extrêmement superficielles (c’est aussi valable en amitié), bien que spectaculaires par leur apparente intensité. À cause de la force de leur sentiment de vide intérieur et de leur désir de le combler, ils ne supportent aucun retard dans l’assouvissement de leur besoin des autres.

Si votre but dans la vie est de vous faire aimer, vous échouerez. La seule façon de s’assurer l’amour, c’est d’être digne d’amour, ce que vous ne pourrez pas être tant que votre seul but sera d’être aimé passivement.

Cela ne veut pas dire que les passifs-dépendants ne font jamais rien pour les autres, mais plutôt que le motif de leurs actions est de forcer l’attachement des autres afin de s’assurer leur attention. Et ils ont du mal à agir sans réciprocité immédiate.

Il nous faut toujours dire et répéter aux couples qu’une bonne relation ne peut exister qu’entre deux personnes matures, fortes et indépendante.

S’accepter comme nous sommes.

La dépendance passive prend sa source dans le manque d’amour. Le sentiment de vide intérieur dont souffrent les passifs-dépendants est la conséquence directe de l’incapacité manifestée par leurs parents à assouvir leurs besoins d’affection et d’attention pendant l’enfance. 

Les enfants aimés et choyés avec constance entrent dans l’âge adulte avec le sentiment d’avoir de la valeur et d’être dignes d’amour. 
Cela leur vaudra d’être aimés tant qu’ils resteront honnêtes avec eux-mêmes. 
Tandis que les enfants qui grandissent dans une famille ou l’amour et l’attention sont rares ou totalement absents deviennent des adultes manquant de sécurité intérieure : ils ne sont pas sûrs d’eux, doutent de leur valeur, ils ont le sentiment de ne jamais avoir assez, que le monde est imprévisible et peu généreux. 
Rien d’étonnant à ce qu’ils se précipitent pour grappiller un peu d’amour et d’attention partout ou ils peuvent en trouver. Ils s’y accrochent alors avec désespoir et manifestent un comportement peu affectueux, manipulateur, machiavélique, détruisant le lien qu’ils cherchaient à préserver. 

L’amour et la discipline vont de pair. 

Cela implique que des parents non affectueux et non attentionnés manquent de discipline et, lorsqu’ils ne réussissent pas à donner à leurs enfants le sentiment d’être aimés, ils échouent par là même à leur apprendre la discipline. 
La dépendance excessive dont souffrent les passifs-dépendants n’est donc qu’une des principales manifestations de leur trouble de la personnalité ; ils manquent aussi de discipline. Ils ne veulent pas ou ne peuvent pas retarder l’assouvissement de leur soif d’attention. 
Dans leur recherche désespérée de liens à créer et à conserver, l’honnêteté ne compte plus. Ils s’accrochent à des relations moribondes au lieu d’y mettre fin. Et le plus grave, c’est qu’ils n’ont aucun sens des responsabilités. 

Passivement, ils voient les autres – souvent leurs propres enfants – comme étant leur seule source de bonheur et d’épanouissement, les considérant comme responsable de leur vide intérieur. 
En conséquence, ils sont perpétuellement en colère, en réaction se sentant abandonnés par les autres, qui ne peuvent jamais combler réellement leurs désirs ou les rendre heureux.

Un de mes collègues dit souvent :

– Écoute, devenir dépendant de quelqu’un est le pire mal que tu puisses te faire. 

Tu serais même mieux si tu étais dépendant de l’héroine car, tant que tu pourrais t’en procurer, elle ne te laisserait jamais tomber et pourrait te rendre heureux. Mais si tu attends le bonheur de quelqu’un d’autre, alors tu seras toujours déçu.

D’ailleurs, ce n’est certainement pas un hasard si le plus courant des problèmes qu’ont les passifs-dépendants – outre leurs relations avec les autres – est la dépendance vis-à-vis de l’alcool ou de la drogue.
Ils ont une mentalité de  »drogués ». Ils sont dépendants des autres dont ils pompent la substance, et quand ceux-ci ne sont pas (ou plus) disposés à se laisser pomper, ils se tournent vers la bouteille, la seringue ou la pilule.

En résumé, la dépendance peut apparaître comme de l’amour parce que c’est une force qui oblige des gens à s’attacher farouchement l’un à l’autre. Mais, en fait, c’est une forme d’anti-amour qui prend sa source dans le manque d’amour parental et perpétue celui-ci.
Il incite à recevoir plutôt qu’à donner. Il nourrit l’infantilisme plutôt que l’évolution. Il oeuvre pour piéger et restreindre plutôt que pour libérer. Et enfin, il détruit, plutôt qu’il ne construit, des relations aussi bien que des êtres humains.

Pour en savoir plus, lisez le très bon livre Le chemin le moins fréquenté de Scott Peck avec lequel a été écrit la majorité de cet article. Certainement un des meilleurs livres que j’ai pu lire à ce jour.

  • Bahibo dorcas
    19 septembre 2016 at 3 h 26 min

    Belle

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