Pourquoi notre vie sentimentale ne ressemble plus à rien ?

22 avril 2020

Aujourd’hui, on laisse la parole à Thomas de StartupCycling que l’on a rencontré et même hébergé en juillet pendant son escale parisienne et qui a beaucoup de choses à nous dire sur nos relations et nous mêmes.

Plus rapide. Plus simple. Plus discret. Les humains se rencontrent plus facilement aujourd’hui sur Tinder que dans le monde réel.
Quelles que soient les raisons invoquées, du manque de temps au manque de confiance, les Hommes ont en réalité toujours eu peur de parler à des inconnus.
Certaines études montrent même que parler à une inconnue est pour un homme une peur plus forte que la peur de la mort. Peur du rejet.
C’est notamment pour ça que Tinder & cie fonctionnent aussi bien.
Parler à travers un écran et quelques photos choisies est bien plus rassurant et confortable… Et sans aucun risque de blesser son égo.

Pourquoi notre vie sentimentale ne ressemble plus à rien ?

J’aimerais vous dire que je suis un professionnel des relations humaines et que je vais vous apporter des réponses infaillibles qui vont changer votre vie. Mais je mentirai. J’aimerais vous dire que j’ai le secret ultime pour une vie sentimentale saine et épanouie. Mais je crois que je mentirai aussi.

En fait, je suis juste un type de 24 ans, actuellement en train de voyager à travers la planète à vélo depuis bientôt 6 mois.
Un type qui apprend à découvrir le Monde, à rencontrer de nouvelles cultures, à se comprendre lui-même et à comprendre les autres.

Pourtant, quelques mois avant de partir, j’étais encore le genre de collectionneur à la con qui se targuait d’être un connard.
Celui qui se cachait derrière son ancienne timidité maladive pour justifier sa “boulimie relationnelle” actuelle.

Jusqu’au moment où je me suis rendu compte qu’en plus de ne pas vraiment progresser personnellement, je ne rendais pas non plus mes conquêtes plus heureuses que je ne l’étais finalement moi-même.
Satisfaites souvent, déçues parfois, accroc de temps en temps. Et moi, je me satisfaisais bêtement quand j’étais qualifié de bon coup. Je me contentais de me sentir populaire et de ne dormir seul le soir que quand je le voulais vraiment. Et je trouvais ça super cool.

J’avais compris comment amener des nanas dans mon lit.

Mais en fait, j’avais rien compris.
Un jour, je me suis rendu compte que je n’étais pas vraiment heureux. Je veux dire, encore moins heureux que quand j’étais incapable d’adresser la parole à une fille sans me cacher dans mon pull (littéralement).

Pourquoi, alors que j’avais finalement presque tout ce que je voulais ?

Je me rappelle alors de quelques conversations de comptoir avec des potes qui “n’y arrivaient pas avec les filles” et qui ne comprenaient pas pourquoi je leur disais que, dans le fond, c’était sûrement mieux pour eux.
Mon problème était alors un tragique manque de cohérence entre mes pensées profondes et mes actions réelles.
J’ai mis plus de 2 ans à m’en rendre compte.

Mais t’es qui, toi ?

Depuis que je voyage, je passe environ 6 à 7h par jour sur mon vélo, à explorer de nouveaux paysages, à rencontrer de nouvelles personnes.

Mais la personne la plus importante que j’ai réussi à rencontrer, finalement, c’est moi-même.

Je pense qu’on a peur de savoir qui on est vraiment. C’est pour ça qu’on se cache derrière tout un tas de choses.
Derrière des conquêtes, derrière l’image qu’on donne, derrière une profession, derrière une relation, derrière des activités, derrière des études…

C’est rassurant de suivre une voie toute tracée. De se contenter d’aller tout droit.
C’est rassurant de rester dans une relation, même si elle ne nous rend pas heureux.
C’est rassurant d’avoir un métier, même si on s’emmerde et si on à l’impression de perdre notre temps.
C’est rassurant de dire “Bonjour, je m’appelle Machin, je suis ProfessionLambda, j’aime Activité1 et Activité2, puis j’ai une femme et deux enfants”

Je ne dis pas que c’est mal. C’est juste rassurant.

Là où est un problème, c’est quand on se cache derrière ces qualificatifs pour fuir qui on est vraiment.. où qui on voudrait vraiment être.

Ok, t’es mignon, mais comment on sait si on se cache ou pas ? Commencez peut-être par vous poser la question.

Ah, et aussi, êtes-vous heureux ? Je veux dire… Etes-vous vraiment heureux ? Pour de vrai.
Est-ce que vous êtes excités le matin en vous levant à l’idée de la journée qui vous attend ? Est-ce que vous vous sentez bien chez vous ?
Est-ce que votre relation vous épanouit ?

Trouver les bonnes réponses commence d’abord par se poser les bonnes questions. Ce qu’il se passe, c’est que souvent, quand quelque chose ne va pas, on cherche une raison. Et on cherche cette raison à l’extérieur. Je ne suis pas heureux parce que :

– Mon mec ne s’occupe plus de moi
– Mon patron s’acharne
– La banque me prend la tête…

En fait, tout un tas de raisons EXTERNES qu’on trouve pour justifier un mal-être INTERNE.

C’est beaucoup plus simple de trouver un coupable en dehors de nous-mêmes.
Mais la seule chose qu’on finit par faire, c’est se déresponsabiliser. A un tel point qu’on pense qu’on est incapable d’agir sur notre mal-être INTERNE parce que de toute façon, les fautifs se trouvent à l’EXTERIEUR.
Et puis on commence à s’en prendre aux fameux “fautifs”…
On s’en prend à son conjoint, on s’en prend à son patron, on s’en prend à son banquier.

Mais devinez-quoi ? Peu importe que l’on obtienne gain de cause ou non. Tôt ou tard, on finira par devoir trouver d’autres fautifs. Pourquoi ?

Parce qu’au lieu de se concentrer sur ce qu’il se passait en nous, on s’est évertué à se focaliser sur les autres. Je pense que vous avez compris le principe.

Mais qu’est-ce qu’il se passe quand on se déresponsabilise ? On se sent mieux.
Temporairement. Parce qu’au fond, bah on se dit que c’est pas de notre faute. Mais ce qu’il se passe surtout, c’est qu’on est surtout incapable d’agir sur notre propre vie. Et qu’on finit toujours par être triste, mélancolique, aigri… A trouver d’autres fautifs. Et ça fonctionne pareil dans l’autre sens. A coup de “je serai heureux quand” :

j’aurai un job / j’aurai un mec / j’aurai perdu 25kg (rayer les mentions inutiles).

C’est un peu pareil qu’en politique aujourd’hui. Je vous la fais courte. C’est la crise, y a plus d’emplois. C’est pas de votre faute si votre vie c’est de la merde. C’est la faute à la conjoncture. Et du coup tout le monde se sent incapable d’agir, parce qu’on leur trouve un facteur extérieur. Et personne n’agit. Et… Bienvenue en Europe !

Bref. Je suis pas là pour dire que tout est toujours de notre faute, et qu’il faut culpabiliser et se flageller.

Par contre, ce que je pense c’est qu’il faudrait vraiment commencer à se tourner vers nous-mêmes au lieu de toujours accuser l’extérieur.
Ou d’attendre que l’extérieur résolve toutes nos attentes.

Donc commencer à se poser les bonnes questions.

– A apprendre à se connaître.
– A passer du temps avec soi-même.
– Apprendre à dire à son égo d’aller se faire mettre de temps en temps. Juste pour voir.

Evidemment, en bientôt 6 mois de voyage en solitaire, des moments face à moi-même, j’en ai vécu.. Beaucoup. Et pourtant, je ne me suis jamais senti aussi proche des gens. Je ne me suis jamais senti autant en phase avec les personnes que je rencontre. En me comprenant moi-même, j’apprends à comprendre les autres.

On pense que c’est égoïste de se concentrer sur soi. Mais au fond, c’est égoïste de se concentrer sur les autres. Paradoxalement.

Sans m’étendre pendant mille ans, imaginez juste à quel point c’est agréable de converser avec quelqu’un qui est pleinement en accord avec lui-même, qui connaît ses valeurs et qui rayonne de bien-être versus converser avec un type qui fait de l’humanitaire juste pour combler le sentiment d’inutilité profonde de sa vie. Ouai.

Soyez altruiste… Devenez égocentré

Tout ça pour dire qu’au lieu d’essayer de remplir notre vie avec des activités par défaut, on pourrait peut-être essayer, juste pour voir, quelque chose de différent. De temps en temps.
Quelque chose comme :

Aller marcher seul après un repas dans de nouveaux endroits qu’on ne connaît pas.
Prendre le temps parfois d’écrire nos ressentis sur une vraie feuille de papier avec un vrai crayon pour prendre du recul sur une situation, sur des ressentis.
Ne pas se jeter sur le premier partenaire potentiel venu, et se demander si on a vraiment envie de le voir où si on aime simplement l’image qu’il nous renvoie de nous.
Lire des bouquins qui sortent complètement de ce qu’on lit d’habitude juste pour apporter des réflexions différentes.
Fermer facebook, éteindre la télé, et tout ce qui donne une image complètement fausse du Monde pour aller l’explorer par soi-même.
Faire de la méditation, du yoga, ou n’importe quelle activité où vous êtes seul face à vous-mêmes et vos progrès.

Il n’y a qu’une seule vraie peur. C’est la peur de l’inconnu. Et souvent, la plus grande inconnue, c’est nous même. Libre à nous de commencer alors à nous connaître. Et se connaître, c’est s’explorer.

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  • Happy guy
    19 septembre 2015 at 6 h 19 min

    Heureusement on est aussi nombreux à
    à savoir qui on est, et nombreux à être heureux de ce qu’on est.
    Personnellement autour de moi j’ai surtout des gens heureux que des gens qui cherchent des explications ailleurs comme tu le décris. Et vous comment se constitue vos entourages ?
    En fait c’est triste ta vie, enfin tes 24 premières années. D’utiliser tinder pour rencontrer des filles et satisfaire ton ego. Je savais pas qu’on pouvais safisfaire son ego en glissant son doigt sur un écran. T’as essayer de faire des rencontres en vrai sinon ? C’est sympa, on se sent vivre un peu + qu’en mattant son telephone.
    Une dernière chose, essai de trouver les personnes heureuses autour de toi. Il n’y a pas qu’une seule façon d’etre heureux dans la vie. Intéresse toi aux personnes pour ce qu’elles sont, tu as autant à apprendre de ces personnes que de toi même.
    Si tu veux des secrets pour être heureux, t’as trouvé le premier, se connaître soit même, c’est bien.
    Aller je t’aide pour le second. Aimer ses proches, être là pour eux, le leur dire et être là + que dans les moments important. Ou à leur disparition, une petite voix dans ta tête te répétera tous les jours « j’aurai du être + présent pour lui »
    Aller, bon courage les « écorchés de la vie » je rigole souvent quand je viens sur ce site, merci !

  • Emilyz
    23 septembre 2015 at 1 h 33 min

    Intéressant cet article. Et oui, le voyage solo aide à atteindre une cretaine sagesse. Voilà des années que je voyage seule, et j’ai trouvé mon équilibre et je suis vraiment heureuse. Ceci dit on peut se sentir super heureux célibataire et utiliser tinder pour des besoins purement physiques! Quant aux relations humaines en vrai ou sur son téléphone, ça dépend pas que de soi mais aussi beaucoup de la culture du pays. Et justement tu as raison, on découvre tout ça en voyageant!

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